Chez DUO for a JOB, le coeur de notre mission est de permettre aux jeunes issus de l’immigration, souvent précarisés et éloignés de l’emploi, de trouver leur chemin vers le travail qui leur correspond. Parmi ces jeunes, près de la moitié sont des femmes. Or, ce sont elles, et d’autant plus lorsqu’elles sont jeunes et issues de l’immigration, qui sont les plus précarisées et éloignées de l’emploi.
Chez DUO for a JOB, nous sommes convaincus de l’utilité majeure du mentorat intergénérationnel pour aider les femmes à sortir de la précarité, et on vous explique pourquoi.
Ce que nous disent les chiffres
Si la mission de DUO for a JOB est aussi essentielle, c’est parce que l’insertion professionnelle est un défi avéré pour les immigrés et les descendants d’immigrés, car leur taux de chômage (22%) est presque deux fois plus élevé que celui des personnes non-immigrées (12%). Néanmoins, au sein de cette part de la population déjà fragilisée dans le monde du travail en France, les femmes sont encore plus éloignées de l’emploi que leurs homologues masculins : elles ne sont que 62% à avoir une activité professionnelle, contre 80% chez les hommes.
Entre femmes immigrées et femmes non-immigrées le constat est également sans appel, puisque le taux d’inactivité des femmes immigrées est de 33%, contre 13% chez les femmes non-immigrées.
Si ces chiffres montrent un si grand différentiel entre hommes et femmes immigrés, mais aussi entre femmes françaises et femmes immigrées, c’est parce qu’en plus d’être confrontées à de nombreux obstacles matériels, les femmes immigrées font face à une double discrimination liée à leur sexe et à leurs origines qui multiplie leurs difficultés d’accès à l’emploi et d’intégration sociale.
Ce constat confirme notre vision chez DUO for a JOB : l’accès à l’emploi des femmes immigrées est bien plus difficile que pour les autres publics, et le mentorat peut constituer pour elles une clef indispensable pour faciliter leur recherche. En leur donnant les outils pour pallier aux problèmes annexes qui les empêchent de se concentrer sur leur carrière et leurs candidatures tout en les aidant à attirer l’attention des recruteurs, leurs mentors deviennent le tremplin dont ces femmes ont besoin pour devenir pleinement autonomes dans leur vie professionnelle tout comme dans leur vie personnelle. Le mentorat permet donc de renouer ce lien nécessaire, et pourtant trop souvent inexistant, entre les jeunes femmes issues de l’immigration et les structures publiques qui peuvent leur venir en aide.
Des politiques publiques souvent incomplètes
En effet, les femmes sont plus vulnérables que les hommes avant, pendant et après leur migration, aussi bien en termes de sécurité et de besoins psychologiques qu’en termes d’accès aux services et aux droits. Pour autant, quand bien même les femmes représentent aujourd’hui 52% des primo-arrivants en France, les politiques d’aides ne tiennent toujours pas compte des difficultés particulières qui touchent les femmes migrantes : accès au marché du travail, déqualification professionnelle, exploitation financière, précarisation et non‐paiement des salaires, enfants à charge, mauvaises conditions de travail et de vie, discriminations culturelles au sein de la communauté d’origine, restrictions en matière de mobilité, maltraitance, accès restreint aux services de santé sexuelle et reproductive et autres. Les politiques publiques pour l'intégration des femmes immigrées en France rencontrent plusieurs défis et lacunes qui rendent leur efficacité et leur visibilité insuffisantes.
Tout d’abord, les femmes immigrées en France viennent de divers horizons culturels, économiques et sociaux, ce qui entraîne une grande diversité de besoins et de défis. Les politiques publiques tendent souvent à adopter une approche uniforme qui ne prend pas suffisamment en compte cette diversité. Par exemple, une femme venant d'un pays en guerre pourrait avoir des besoins très différents de ceux d'une femme venant pour des raisons économiques ou familiales.
En parallèle, l'une des premières étapes de l'intégration consiste en l'apprentissage de la langue française. Cependant, les cours de français ne sont pas toujours accessibles ou adaptés à toutes les femmes immigrées, notamment celles ayant des responsabilités familiales ou travaillant à temps plein. De plus, les programmes d'intégration peuvent parfois ignorer les spécificités culturelles qui pourraient aider à rendre ces cours plus efficaces.
L'accès à l'emploi est crucial pour l'intégration, mais de nombreuses femmes immigrées rencontrent des obstacles majeurs :
- Reconnaissance des qualifications : Les diplômes et expériences professionnelles obtenus à l'étranger ne sont pas toujours reconnus en France, limitant ainsi les opportunités d'emploi qualifié.
- Discrimination : Les femmes immigrées peuvent faire face à des discriminations à l'embauche en raison de leur origine, de leur nom ou de leur apparence.
- Double charge de travail : Beaucoup de femmes immigrées doivent jongler entre emploi et responsabilités familiales, ce qui complique leur insertion professionnelle.
En parallèle, les femmes immigrées peuvent éprouver des difficultés à accéder aux services publics essentiels, comme la santé, l'éducation ou le logement, pour plusieurs raisons :
- Méconnaissance de leurs droits : Elles peuvent ne pas être pleinement informées de leurs droits ou des services disponibles.
- Complexité administrative : Les démarches administratives en France sont souvent compliquées et peuvent être un obstacle majeur pour les nouveaux arrivants.
Les femmes immigrées sont particulièrement vulnérables aux violences domestiques ou autres formes de violence de genre. Cependant, les structures d'accueil et de soutien ne sont pas toujours adaptées ou accessibles à ces femmes. Elles peuvent hésiter à chercher de l'aide en raison de barrières linguistiques, de la peur de perdre leur titre de séjour, ou de la méfiance envers les autorités.
L'intégration passe aussi par la création de réseaux sociaux et communautaires. Les politiques publiques ne parviennent pas toujours à encourager ou faciliter la participation des femmes immigrées dans des activités communautaires ou associatives, ce qui pourrait les aider à créer des liens sociaux et à mieux s'intégrer.
En effet, les femmes sont plus vulnérables que les hommes avant, pendant et après leur migration, aussi bien en termes de sécurité et de besoins psychologiques qu’en termes d’accès aux services et aux droits. Pour autant, quand bien même les femmes représentent aujourd’hui 52% des primo-arrivants en France, les politiques ne tiennent toujours pas compte des difficultés particulières qui se posent aux femmes migrantes : accès au marché du travail, déqualification professionnelle, exploitation financière, précarisation et non‐paiement des salaires, enfants à charge, mauvaises conditions de travail et de vie, discriminations culturelles au sein de la communauté d’origine, restrictions en matière de mobilité, maltraitance, accès restreint aux services de santé sexuelle et reproductive et autres.
Le mentorat : un moteur d’indépendance
Chez DUO for a JOB, nous avons pu observer une réduction importante des écarts de taux d’inactivité entre les hommes et les femmes que nous accompagnons, ce qui montre que le mentorat permet de réduire les écarts entre hommes et femmes sur la durée : le taux d’inactivité des femmes après accompagnement est de 23%, tandis qu’il est de 18% pour les hommes. L’écart est donc réduit de manière significative : il passe de 19% d’écart entre femmes et hommes immigrés à seulement 5%, ce qui montre l’importance des bénéfices apportés par le mentorat.
En France, le mentorat s'affirme comme un outil précieux pour l'émancipation de tous, et en particulier des jeunes femmes. Dans une société où les inégalités de genre persistent, le mentorat est un des moyens les plus efficaces de soutenir leur épanouissement personnel et professionnel. Les données disponibles mettent en lumière les avantages significatifs du mentorat pour les jeunes femmes, et l'importance de promouvoir cette forme d’accompagnement.